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eSport : Tout ce qu’il faut savoir sur le sport électronique

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L’eSport fait son chemin progressivement, et devrait dans quelques années avoir au moins autant de pratiquants et de spectateurs, que tous les sports classiques réunis. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Pourquoi cette « discipline » du jeu vidéo devient un phénomène mondial ? Comment devenir un eSportif et peut-on vraiment gagner sa vie en jouant à un jeu vidéo ? Je réponds à toutes les questions que vous pourriez vous poser.

L’histoire du sport électronique

Même si en France, l’eSport nous semble relativement récent, il n’en est rien. À vrai dire, depuis les premiers jeux vidéo, jouables à plusieurs, les hommes (et les femmes) se sont défiés pour savoir qui étaient les plus forts. C’est finalement l’histoire de l’humanité, à chaque nouveau jeu ou nouveau sport, la compétition pointe le bout de son nez.

Ainsi, on a commencé à s’affronter dans les salles d’arcade, pour faire le meilleur score, puis lors des LAN party où nous ramenions tous notre ordinateur pour se connecter en réseau et se défier entre ami. Des années 70 jusqu’au années 90, l’esport ne quittait pas la maison et les garages, ou pour de très rares événements. Il y avait cependant quelques compétitions qui commençaient discrètement à voir le jour au début des années 80, avec le célèbre jeu Space Invader notamment.

eSport dans les années 90
eSport dans les années 90

Et puis les connexions internet sont arrivées, de plus en plus performantes, ce qui a permis aux joueurs de se confronter à d’autres compétiteurs partout sur la planète. De gros tournois ont commencé à voir le jour, comme un tournoi de Quake avec une Ferrari pour celui qui battrait tous ses adversaires.

Très vite, la popularité des jeux vidéo est montée en flèche, et les joueurs étaient de plus en plus nombreux. De grands groupes liés au jeu vidéo, se sont mis à financer des tournois et même à créer certaines équipes, avec les premiers contrats pro pour des esportifs. Ce sont les jeux Starcraft et Counter Strike, qui ont vraiment commencé à attirer de plus en plus de joueurs et à lancer une compétition incroyable.

L’eSport aujourd’hui

esport aujourdhui
eSport aujourd’hui

Désormais, dans certains pays, comme notamment la Corée du Sud, l’esport est considéré comme sport national. C’est d’ailleurs là-bas que sont les plus gros tournois, avec des milliers de spectateurs remplissant des stades pour venir voir jouer leurs sportifs favoris. Les meilleurs joueurs du monde se retrouvent souvent en Corée, pour s’affronter et gagner très confortablement leur vie.

Certains tournois permettent de gagner plusieurs millions d’euros, il y a de véritables compétitions avec des joueurs qui ont hygiène comparable à celle des sportifs de haut niveau. D’autres métiers se sont greffés autour du esport, avec des managers spécialisés, des coachs, ou des « mécaniciens informaticiens », il y a également une presse dédiée, et des programmes TV qui parlent exclusivement du esport.

Des écoles voient même le jour, en Asie bien sûr, mais aussi aux États-Unis et en Europe. Même la France qui est en retard au niveau du sport électronique, compte déjà plusieurs écoles ou académies pour se former et devenir peut-être un champion. L’avenir du esport s’annonce donc radieux !

La compétition est rude et les places sont chères !

Comme pour le sport de haut niveau, les joueurs sont très nombreux, mais les places de professionnels sont rares. On peut vraiment faire le parallèle avec le foot ou le basketball, et il faut jouer beaucoup, s’entraîner énormément, pour espérer se faire une place au soleil grâce à nos qualités de joueur de jeu vidéo.

Tout le monde peut se lancer dans l’esport, tout comme on peut se lancer dans un sport classique. Certains vont jouer et faire des compétitions pour le plaisir, et d’autres vont progresser pour devenir des champions. Il faut commencer par gagner des tournois nationaux, pour ensuite rejoindre le cercle assez privé des compétitions internationales, et se confronter aux meilleurs joueurs de monde.

Il n’y a pas de secret, l’entraînement est primordial. Un joueur professionnel, s’entraîne tous les jours pour conserver sa rapidité d’exécution. Il y a en effet une unité de mesure, APM, pour Action par Minute, qui permet de mesurer la réactivité des joueurs à prendre des décisions. Les plus rapides sont souvent meilleurs que d’autres plus lents, et cette vitesse se travaille jour après jour. Les meilleurs pro-gamers peuvent atteindre entre 250 et 400 APM, alors qu’un joueur débutant tourne à 50 actions par minute, et un joueur amateur correct dépasse rarement les 100 APM.

Du solo ou du multijoueur

Si vous êtes un artiste solitaire, le solo vous conviendra mieux. Si vous aimez la stratégie et la cohésion d’équipe, alors le multijoueur est évidemment fait pour vous. Il y a des dizaines ou même des centaines de jeu, et on trouve forcément un titre mieux adapté que d’autres à nos compétences.

Certains jeux regroupent les deux mondes. C’est notamment le cas de nombreux FPS (jeu de tir à la première personne), comme Call Of Duty par exemple. Cependant, ce sont souvent les compétitions multijoueurs qui sont les plus appréciées.

L’eSport c’est aussi des compétitions de jeux de course automobile, des tournois de Fifa ou de NBA2K, en solo ou en équipe, et même des jeux sur mobile comme Clash Royale. L’eSport roi en mode solo est clairement Starcraft 2, un jeu de stratégie en temps réel. Pour le multijoueur, on connaît tous League Of Legends, avec ses compétitions monstrueuses en Corée du Sud.

Des jeux d’affrontement ou de comparaison

Il y a également deux types de jeu bien distinct. Les jeux d’affrontements consistent en un match ou un combat, entre deux joueurs ou deux équipes, on peut comparer ça à du foot, de la boxe ou du tennis.

On trouve aussi des jeux de comparaison, où on affronte une IA, ou bien on doit être faire le maximum de point possible ou être le plus rapide à terminer une épreuve. On pourrait comparer ce type d’eSport avec une descente de ski ou un concours de tir à l’arc.

L’eSport, un vrai spectacle !

esport gamer pro

Le succès de l’eSport n’est pas seulement derrière les claviers, les mobiles ou les manettes de console, il est aussi dans les gradins ou derrière les écrans de ceux qui prennent du plaisir à suivre les compétitions. Aujourd’hui, tout comme on prend un billet pour aller assister à un match de foot, on peut aller supporter sa team préférée dans une compétition eSport.

Des dizaines de milliers de spectateurs remplissent des stades entier pour une compétition de LOL ou d’Overwatch et parfois des millions de téléspectateurs suivent les évènements en direct derrière leurs TV.

On doit en partie cet engouement à Twitch, le site de streaming qui diffuse le plus de compétitions eSport, tous les jours, et Riot Games, éditeur de League Of Legends, qui a su mettre en place un championnat complet.

Les WebTV ont suivi, avec des commentateurs, des spécialistes des jeux, des animateurs, qui font vivre cette passion grandissante pour l’eSport. Même si la France est en retard par rapport à certains pays, on trouve tout de même de nombreuses chaînes complètes, comme Millenium, Ogaming TV, aAa, ou encore Pinkward.

Même des chaînes sportives comme le journal l’Equipe, a mis en place un tournois Fifa depuis 2016, diffusé sur l’Équipe 21, avec même une retransmission sur le site de TF1 pour les finales des championnats mondiaux du célèbre jeu de football.

Comment débuter dans l’eSport ?

Tout le monde peut se lancer dans l’eSport, et on part plus ou moins avec les mêmes chances que les autres de réussir à se faire un nom. On va évidemment commencer pour s’amuser. Si vous sentez que vous maîtrisez un jeu en particulier, que l’IA n’est pas assez performante pour vous ou que vous humiliez tous vos amis à chaque partie, vous aurez envie de rencontrer quelques joueurs plus compétents en ligne.

Je sens que j’ai le niveau, je plaque tout pour me lancer dans le jeu vidéo !?

« Bien sûr ! C’est une excellente idée. Je suis sûr que vos parents seront ravis de savoir que vous arrêtez vos études pour commencer une carrière de gamer ! » … Évidemment que non ! Même si vous êtes bon avec vos potes, que vous faites quelques résultats en ligne dans des parties non-classées, vous êtes encore sûrement très loin d’un niveau suffisant pour vivre de votre passion.

Le jeu vidéo doit être un passe-temps au départ. Il ne doit pas empiéter sur votre véritable vie, sur vos études ou votre travail. Si vous avez le niveau, vous grimperez dans les classements mondiaux, et vous serez sûrement repérés.

Trouver son jeu ou son style de jeu

Dans un premier temps, il faut trouver le jeu qui nous convient le mieux. Il est préférable de l’aimer et de prendre du plaisir à y jouer, parce que vous n’allez plus lâcher ce titre. En effet, pour devenir très bon, il faut beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup… jouer ! Les meilleurs, pour rester au top, jouent au minimum 8 heures par jour, avec des analyses de parties, des répétitions de mouvement ou d’action sans arrêt, pendant plusieurs mois ou même plusieurs années.

Un pro gamer doit maîtriser un jeu particulièrement, tout en gardant l’esprit ouvert sur d’autres jeux qui pourraient venir remplacer son jeu de prédilection. Tous les jeux n’auront pas la durée de vie d’un Starcraft ou d’un League of Legends. On peut être très fort à un jeu, gagner un peu d’argent, puis voir la cote de popularité du jeu s’écrouler et donc devoir passer à un autre titre.

Commencer par des compétitions en ligne

Pour se faire la main, tout en essayant de gagner un peu d’argent, tu peux participer aux tournois en ligne de certains sites, comme ESL Play ou bien Glory4gamers. Il y a des compétitions, avec des prix à gagner, que ce soit en argent virtuel pour tes jeux préférés, ou parfois en argent réel. On peut s’inscrire seul ou en équipe, et il y a quasiment tous les jeux eSport qui connaissent un gros succès, aussi bien sur PC, console ou mobile.

Parfois vos parties seront même streamées et commentées sur Twitch ou Youtube Gaming, de quoi vous donner une idée de la pression ressentie par les véritables pros scrutés par des milliers ou des centaines de milliers de spectateurs.

Rejoindre une école eSport

Des écoles eSport voient le jour un peu partout dans le monde, et en France également. Certaines sont des académies où on vient se former plusieurs mois. On va apprendre à mieux jouer, à découvrir toutes les facettes d’un jeu et mieux comprendre tous les rôles d’une équipe de gaming.

Les profs vont ensuite chercher les spécialisations les mieux adaptés à chaque joueur, pour les aider à progresser dans un domaine pour lequel ils ont plus de facilité. On apprend également les bases du codage, la réalisation de vidéo pour se faire connaître sur les réseaux sociaux, ou encore les différents aspects pour l’organisation de tournois ou d’événements liés à l’eSport.

On trouve également aussi des campus eSport-études. On continue alors nos cours normalement, tout en jouant régulièrement à des jeux vidéos et en apprenant tout ce qu’il faut savoir sur le milieu des jeux vidéos. Même si on ne devient pas un joueur professionnel, on peut se faire embaucher chez des éditeurs de jeux.

Le seul problème de ces écoles, c’est le coût, qui est généralement assez élevé. Il faut également passer des tests pour prouver un certain niveau de jeu. Les diplômes scolaires ne sont en revanche pas un problème, on peut rejoindre un campus ou une académie eSport sans le moindre diplôme en poche.

Faites vous un nom !

esport se faire un nom

Cherchez des clubs d’eSport ou des équipes pour votre jeu de prédilection. Vous allez forcément vous confronter ainsi à des bons joueurs, tout aussi motivé que vous, et vous allez surtout partager avec eux, pour gagner plus rapidement de l’expérience. Cela permet aussi d’agrandir son carnet d’adresses et de se faire quelques contacts dans le petit monde de l’eSport, régional ou national.

Bien sûr, pour se faire un nom, il va falloir gagner ou être performant. Votre nom va devoir apparaître régulière assez haut dans les résultats des tournois. C’est le principe de la compétition, on connaît tous Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo, on connaît moins Baptiste Valette qui joue en ligue 2. Il faut de bons résultats pour on commence à parler de vous.

Vous allez devoir rejoindre les événements physiques, avec les tournois en LAN dans votre région ou votre pays. C’est un investissement pour se payer le transport, et il faut se renseigner régulièrement pour savoir quand s’inscrire. Un joueur PC doit avoir le meilleur matos possible pour être compétitif, bref, c’est une passion qui peut coûter de l’argent au départ.

Dans le meilleur des cas

Si vous êtes très bon, vous allez forcément être repéré, par des responsables de teams pro ou des chaîne WebTV spécialisée gaming, qui peuvent vous offrir un contrat. C’est génial, même si on ne touche pas toujours beaucoup d’argent, on peut commencer à vivre du eSport.

Des sponsors peuvent également vous aider à financer vos déplacements ou votre matériel, et même vous payer relativement cher pour les représenter. Pour espérer avoir un ou plusieurs sponsors, il va tout de même falloir cravacher assez dur.

En plus d’être suffisamment bon, vous devez faire votre propre publicité. Cela passe par un blog, une chaîne Youtube ou Twitch, et des milliers de personnes qui vous suivent. Ce sera un revenu supplémentaire si vous devenez un streamer suivi, avec un public fidèle. C’est donc un travail de tous les jours, et pas seulement quelques heures passées à jouer.

La bonne nouvelle, c’est que les tournois sont de plus en plus nombreux et les gains de plus en plus important. La dotation moyenne pour un tournoi a dépassé les 50 000 $ en 2019, contre environ 27 000 $ en 2017, et ça devrait encore grimper considérablement. Il y a donc de plus en plus d’argent en jeu, et même les joueurs moyens, hors des top mondiaux, commencent à très correctement gagner leur vie.

Suivre l’eSport et parier !

Comme pour les sports classiques, il y a les joueurs pro, puis il y a les joueurs amateurs qui aiment regarder les pros ou tout simplement un public qui ne joue pas forcément, mais qui apprécie les compétitions.

J’aime par exemple regarder le rugby ou le saut à ski, et je n’ai pourtant pratiqué aucun de ses sports. C’est pareil pour l’eSport ou en tout cas pour certaines disciplines. On peut par exemple suivre un match de Fifa, exactement comme on suivrait un match de foot classique.

Bien sûr, pour d’autres jeux eSport, comme Starcraft 2 par exemple, ou certains FPS très vifs, il faut une certaine connaissance pour bien appréhender les stratégies et les actions. Cela dit, n’importe qui peut apprécier ce type d’évènement, notamment avec les progrès des mises en scène. C’est un véritable spectacle, même pour un jeu sur mobile comme Clash Royale par exemple.

Pourquoi ne pas pimenter le visionnage en faisant un pari sur notre équipe préféré ? Désormais, de plus en plus de bookmakers proposent de parier sur l’eSport. Des sites comme 1xBet ou MxBet nous donnent la possibilité de parier chaque jour sur différents évènements eSport.

Quelques stars de l’esport français

Elky tout savoir
Elky, la légende de l’eSport Français.

L’ambassadeur ou le doyen du eSport en France, est sans aucun doute Bertrand Grospellier, plus connu sous le pseudo d’Elky. Il commence sa carrière à 20 ans, en 2001, sur Starcraft. À cette époque il n’y a pas de pro-gamer en France, alors il lâche tout pour partir en Corée du Sud. Il devient rapidement une superstar grâce à ses combats légendaires contre Yo-Hwan Lim ou BoxeR, à l’époque la star nationale de l’eSport en Corée. Il finira par délaisser un peu le jeu vidéo pour faire une carrière tout aussi exceptionnelle dans le poker.

Marie-Laure Norindr connue sous le nom de Kayane, est une légende du jeu de combat. Elle possède notamment le record de podium féminin. Elle continue à martyriser ses adversaires , mais propose aussi ses propres évènements, les « Kayane Sessions » avec des cours pour aider ses élèves à progresser. C’est une représente de l’eSport français, et elle est également présentatrice sur la chaîne TV Game One.

Plus récemment, Sébastien Debs “Ceb est le joueur français à avoir gagné le plus d’argent en 2018, avec pas moins de 2,2 millions de dollars. Il joue sur Dota 2, et à remporter l’an dernier la plus grosse compétition de ce jeu, devant un public de plusieurs dizaines de milliers de personnes à Vancouver, avec une finale réellement épique.

l’eSport en pleine explosion

Pour conclure, je termine la page principale de ce blog en prévoyant une énorme évolution du esport dans les prochaines années. Je ne suis pas le seul à faire cette prédiction, et je ne fais même que relayer ce que disent les professionnels du jeu vidéo dont les chiffres explosent d’année en année.

Les gains pour les joueurs sont de plus en plus important, avec des projets jusqu’à 100 millions de dollars de dotation, notamment pour un jeu comme Fornite. La réalité virtuelle est aussi en train d’arriver, le matériel est de plus en plus performant, ce qui promet également le développement d’une autre partie du eSport, peut-être encore plus sportif.